Qui est Judith von Halle ?

Judith von Halle est née à Berlin en 1972. Dans son enfance, elle avait un genre de clairvoyance qui lui permettait de savoir bien des choses sur l’évolution de la Terre et de l’Humanité depuis des époques assez reculées.

Par la suite, elle oublia beaucoup de ces perceptions ; elle fréquenta l’école en Allemagne et aux Etats-Unis. Elle fit des études d’ingénieur et ensuite des études d’architecture.

A 25 ans, le « hasard » lui mit dans les mains le livre « La Science de l’occulte en esquisses » de Rudolf Steiner ; et voilà qu’elle s’aperçut que ce livre lui rappelait ses visions d’enfance. C’est ainsi qu’elle s’intéressa à l’Anthroposophie.

A l’âge de 30 ans, elle se marie.

Elle s’intéresse fortement à la « Christosophie » et tout particulièrement au mystère du Golgotha que Rudolf Steiner qualifie de « Tournant des âges »

A 33 ans, elle reçoit les Stigmates du Christ. Martin Kollewijn raconte [1]:

« Les plaies du Christ ont apparu chez une collaboratrice, âgée de 33 ans, de la Rudolf Steiner Hauses de Berlin, au moment de la Passion (…) à la Pâques 2004. Ces plaies sont restées pratiquement inchangées jusqu’aujourd’hui. Elles ont successivement apparu, d’abord sur la paume des mains, puis sur le revers et quelques jours plus tard sur et sous les pieds, ainsi qu’en dessous du sein droit. Elles correspondent aux plaies portées par le personnage du tableau de la Résurrection de Matthias Grünwald (Retable d’Isenheim).

Les plaies saignent abondamment durant la semaine Sainte, particulièrement le Vendredi saint, et dans les jours qui vont de Pâques à la Pentecôte (…) Lors de cet avènement des stigmates, il en résulta aussi une transformation de l’ensemble de l’organisme physique. Celle-ci consista en une transformation du système sanguin, lequel, en tant qu’expression physique et spirituel du JE, pénètre et relie tous les organes. Reliée à cela, une augmentation de la sensibilité des organes sensoriels et une profonde transformation dans le domaine de la nutrition. Non pas comme le résultat d’une ascèse particulière, par exemple, mais au travers d’une métamorphose aboutissant à une perte complète de la fonction de nutrition, qui n’a mené ni à une perte de poids, ni non plus à une réduction ou un amoindrissement des fatigues corporelles. Le corps physique transformé refuse véhémentement toute nourriture. Seule l’eau, et encore dans une mesure très restreinte, peut encore être absorbée. »

Depuis lors, elle donne des conférences. « Ces conférences n’ont pas été écrites ni prises en note, mais mises par écrit ultérieurement, sous une forme s’efforçant de conserver la spontanéité de l’exposé oral [2] ». Elles sont publiées en français par les Editions Novalis de Montesson en France.

Dés l’appariation des Stigmates, Judith Von Halle a d’abord voulu les cacher.

Anna Schneider nous dit : [3]

« D’abord, son environnement repoussa — y compris les anthroposophes berlinois — la reconnaissance de sa destinée particulière — et elle se retrouva même critiquée par quelques personnes…

« Des « matérialistes normaux », en tout cas, ne croient pas à la possibilité de vivre sans absorber de nourriture.

« Certains anthroposophes pensèrent qu’un phénomène comme celui de recevoir les stigmates sied plutôt au cloître médiéval et pas aux temps modernes. Et les anthroposophes ont même, absolument, des revendications scientifiques : quelque chose comme çà relève plutôt d’une antiquité religieuse qu’il n’est plus bon de rechercher.

« Judith von Halle prit en vérité l’initiative : elle tint des conférences — et rédigea un ouvrage : « Et s’Il n’était pas ressuscité … ». Elle y tenta même d’expliquer, à l’aide de l’anthroposophie, les phénomènes qu’elle avait réellement vécus. Peut-on mieux faire, dès lors qu’on reçoit les stigmates soi-même, que de tenter de les expliquer à l’appui de toute la sagesse de l’anthroposophie ? Elle fut soutenue en cela par de vieux connaisseurs expérimentés en matière de science de l’esprit : l’anthroposophe berlinois et auteur Peter Tradowsky — lequel remarqua bien vite qu’il y avait en Judith von Halle une jeune femme exceptionnelle.

« Elle parle dans ses conférences et selon le cas dans ses ouvrages, de ses voyages dans le temps : souvent — et sans grand effort pour y parvenir — elle se voit transposée dans le monde d’il y a 2000 ans. Elle n’en fait même pas une expérience de voyante : non, elle s’y sent pleinement et physiquement présente, et parvient même à décrire les événements d’une façon très prenante — à partir d’une expérience sensorielle directe ! De plus, elle comprend parfaitement la langue araméenne d’alors. Lorsqu’on le lui demanda, elle redonna le Notre Père en langue araméenne d’origine — tel qu’il fut donné par Jésus-Christ Lui-même !

« En même temps le type de clairvoyance, qu’elle possédait déjà étant enfant, s’intensifia fortement chez elle — une clairvoyance au moyen de laquelle elle a des aperçus sur les mondes spirituels qui dirigent aussi le monde physique. Elle explique cette faculté par le « travail préalable » qu’elle a accompli dans ses précédentes incarnations.

« Elle peut donc expliquer l’événement actuel, raconté dans sa perspective physique et aussi à partir d’une perspective ‘’plus élevée’’, à partir du monde spirituel.

« Par ses conférences et ouvrages Judith von Halle gagna progressivement une vaste reconnaissance.

« Qui apprend à la connaître, devine bientôt son sérieux et sa crédibilité. Auprès de la Société Anthroposophique elle a aussi trouvé sa pleine reconnaissance — par son authenticité, sa sagesse fondamentale, son effort cognitif, sa conscience morale élevée, et sa véracité. »

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Après avoir voulu cacher ce qui lui arrivait, Judith von Halle a compris qu’elle n’avait pas le droit de taire ce par quoi le Christ avait voulu se manifester extérieurement et qu’elle devait en témoigner en développant une saine présentation sur base de la science de l’Esprit.

J’ai lu plusieurs livres de Judith von Halle et j’ai la conviction que cette dame nous est « donnée » par grâce afin de pénétrer davantage dans l’intimité des réalités christiques que nous révèle la Science de l’Esprit. C’est très significatif que l’éditeur ait mis en évidence sur la couverture de certains de ses livres : « Contributions à la compréhension de l’événement du Christ »

Apporte-t-elle un plus par rapport à Rudolf Steiner ? Fondamentalement : non, du moins pour ce que j’en ai lu et compris. Ce qu’elle nous « donne », c’est une aide pour vivre ce que Rudolf Steiner nous a apporté ; c’est une aide pour VIVRE ce que le Christ a vécu et nous a enseigné.

Mais attention ! Il y a toujours deux pôles entre lesquels nous sommes appelés à nous situer : l’un, c’est une « capacité de faire » qui nous est donnée par grâce ; le second, c’est « à nous de faire » ; et « faire » commence par méditer au sein d’un penser actif face à la vie quotidienne et ainsi entrer progressivement dans l’intimité d’une relation avec « l’être » [3] approché ; nous sommes proches d’une sorte d’intuition au sens cognitif.

Pour nous lecteurs des ouvrages de Rudolf Steiner traduits en français, les livres de Judith von Halle nous apportent un plus car elle y cite des extraits non encore traduits et qui sont très éclairants en matière de christosophie.

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Quelles sont les facultés de Judith von Halle ?

Constatant les rumeurs à son sujet, elle a voulu se forcer à dire clairement les choses alors qu’elle n’avait guère envie de se mettre en évidence. Dans son livre « Et s’il n’était pas ressuscité…. [4] », on trouve un texte d’introduction rédigé par Peter Tradowxki et une préface rédigée par elle-même qui donnent au lecteur un bon aperçu de ses facultés.

En bref :

– Judith von Halle a la possibilité d’utiliser ses sens ordinaires pour percevoir ce qui se vit en des temps et/ou des lieux très éloignés ; elle voit, elle entend comme si elle était présente à un événement d’aujourd’hui. C’est ainsi qu’elle a pu revivre tout le déroulement de la passion du Christ avec tous ses sens comme si elle y était présente.

– elle a aussi la possibilité d’activer une perception suprasensible qui lui permet de découvrir les arrière-plans spirituels d’un événement.

Elle insiste sur le fait qu’elle cherche à comprendre ce qu’elle vit en s’appuyant sur les apports de la Science spirituelle de Rudolf Steiner et sur ses perceptions personnelles ; dans ses écrits, elle fait bien la distinction entre ce qui vient de Rudolf Steiner et ce qui vient d’elle ; ses apports sont des compléments.

Il est clair que les facultés de Judith von Halle ne sont pas de la nature de celles de la clairvoyance atavique ; elles sont en harmonie avec les descriptions des facultés décrites par Rudolf Steiner pour notre époque du développement de l’âme de conscience.

Voici comment Judith von Halle termine la préface du livre cité :

« Les connaissances ésotériques, qui seules doivent jeter un éclairage conforme à notre époque sur les descriptions des événements historiques du tournant des âges [5], se tiennent donc au premier plan de mes efforts. Un fait reste cependant à côté de cela : deux possibilités d’expérience psychique et spirituelle s’unissent désormais dans ma nature et constituent de cette façon la base de ce que j’exprime en public. »

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Personnellement, j’apprécie beaucoup le style de rédaction de ses livres ; je le trouve en harmonie avec celui de notre époque du développement scientifique et technologique qui a introduit un langage structuré et direct. C’est celui de l’ingénieur qu’elle est et moins celui du philosophe ou du théologien ! Et cependant, c’est le cœur qui parle ; elle harmonise avec bonheur le langage du coeur – celui de l’architecte qu’elle est aussi – et celui du cerveau….

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[1] Extrait d’un article de Anna Schneider traduit par Daniel Kmiécik et publié dans: http://users.belgacom.net/idcch/index1.html (articles – articles divers)

[2] Extrait de la préface de son livre « Et s’il n’était pas ressuscité… » écrite par Peter Tradowsky

[3] « Etre » est ici utilisé dans le sens de cette grande réalité que rien n’existe qui ne soit la manifestation d’un être spirituel ; que ce soit un minéral, un végétal, un animal, un humain.

[4] Ce titre évoque les paroles de l’Apôtre Paul : « Et si le Christ n’était pas ressuscité, notre prédication serait morte, et morte aussi notre foi » (Paul 1 Cor. XV, 14)

[5] L’expression « Au tournant des âges » est l’expression utilisée par Rudolf Steiner pour désigner la charnière de l’évolution que constitue le passage du Christ par le Mystère de sa passion au Golgotha. Dans ses conférences/écrits, Judith von Halle utilisera couramment cette expression « Au tournant des âges » ; ce qui prouve qu’elle vit intensément la puissante impulsion que le Christ a apporté dans l’humanité.

 

Première éditons : novembre 2011

Dernière révision : 27 décembre 2011

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